SNALC

CSA du 14 février 2023

Déclaration liminaire du Snalc- Versailles

Mme La Rectrice, Mesdames et Messieurs les membres élus du Comité Social Académique de proximité, Mesdames et Messieurs les représentants de l’administration,

Le SNALC tient à aborder en préambule plusieurs points d’actualité qui concernent les personnels que nous représentons.

Qu’on arrête de mentir et d’utiliser le mot « revalorisation » quand on parle du projet de pacte, qui n’est pas une revalorisation, mais une rémunération en échange d’un travail supplémentaire demandé à des personnels qui déjà épuisés.

Qu’on arrête d’essayer de nous vendre le chiffre de 10 %, ou de 10 % « en moyenne » pour la partie dite « socle ». En effet, pour arriver à cette moyenne de 10 %, il faut additionner :

  • la fameuse prime qui commencera en septembre 2023 (et non en janvier, comme pourtant garanti par Emmanuel Macron),
  • le dégel (nettement inférieur à l’inflation) du point d'indice de l'été dernier, qui concerne tous les fonctionnaires,
  • les deux anciennes tranches de « prime d'attractivité » Blanquer,
  • la prime informatique (les 150€ par an d'il y a 3 ans).

Qu’on arrête de nous mentir aussi sur la réforme des retraites. Cette réforme n’apporte certainement pas plus de justice, qui plus est dans un ministère où les départs avec décote sont déjà très nombreux à l’heure actuelle.

Avec une entrée dans la carrière repoussée par la mastérisation du cursus à Bac+5, prendre sa retraite aujourd’hui n’a plus rien à voir avec ce qui existait hier. Alors qu’antérieurement un jeune entrant dans la profession à 23 ans pouvait prétendre à un départ à 60 ans avec une retraite complète, demain il devra atteindre 65 ans pour percevoir sa pension et l’âge minimum de 66 ans pour prétendre à une retraite sans décote. 

Il faut compter avec l’usure du métier, comme pour les professeurs du Premier Degré ou d’EPS. Avec un âge moyen d’entrée dans le corps des P. d’EPS évalué en 2018 à 26,4 ans (chiffres de la DEPP), on mesure très bien que rares seront ceux qui auront les capacités physiques et psychiques d’enseigner jusqu’à 70 ans. 

Pour le SNALC, il s’agit d’une régression inacceptable dans la considération du service public, du métier, des enseignants et un moyen détourné de réduire les futures pensions. Les enseignants n’auront d’autre choix que d’endurer une souffrance au travail considérablement prolongée jusqu’à l’épuisement ou de quitter le métier moins tardivement avec une pension misérable et indigne.   

Et un personnel AESH ne touchera évidemment pas 1200€ de retraite par mois, quand sa rémunération actuelle est un SMIC en temps partiel imposé.

C’est pourquoi le Snalc appelle à la poursuite de l’action contre le projet de réforme des retraites.

Les mesures prises pour l’école primaire et le collège auraient gagné sur un plan éthique à être présentées avec transparence et objectivité.

Le communiqué début janvier sur l’heure de français ou de mathématiques en sixième a oublié de mentionner dans le même temps la suppression de la technologie sur ce même niveau.

L’Education nationale ne sort pas grandie des injonctions hiérarchiques :

  • suppression de la techno de la DHG
  • compléments de service négociés directement par le chef d’établissement avec ceux des établissements d’autour et d’alentour, avec l’ obligation pour le professeur de technologie concerné de remplir une fiche de vœux, sur la valeur juridique et administrative de laquelle nous souhaiterions avoir des éclaircissements.
  • refus de mettre au vote aux CSA SD des Yvelines et du Val d’Oise la carte scolaire le jour même où le ministre confirme aux organisations syndicales qu’il faut le faire.

Pour la voie professionnelle, le Snalc souhaite que le groupe de travail mis en place au niveau national puisse bénéficier, pour une fois, d’un bilan honnête de la précédente réforme du lycée général et technologique, qui pose de graves problèmes à l’heure actuelle.

Cela permettra d’éviter de se lancer dans un nouveau n’importe quoi qui aggraverait encore la situation des personnels exerçant en lycée professionnel.

Deux ministères se penchent, à présent, sur le sort des élèves de la voie pro et pour quels résultats ?

Début janvier, lors d’un débat sur la réforme des lycées professionnels à l’Assemblée nationale, Madame la ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels auprès du ministre du Travail, du Plein emploi et de l’Insertion et Monsieur le ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse ont évoqué la base de stage du site « Un Jeune Une solution ».

Le Snalc a consulté cette base qui se présente avec cette accroche « Plus de 20 000 offres de stage sélectionnées spécialement pour vous ».

Nous regrettons de constater que pas une seule offre de stage ne concerne le niveau Bac et infra Bac. Aussi, nous serions-vous reconnaissants de porter auprès de la Région Académique, si ce n’est déjà fait, l’introduction d’une clause sociale dans les marchés publics conclus avec la Région académique prévoyant l’obligation d’offrir des stages aux lycéens pros non-décrocheurs

Le Snalc demande que le point d’information sur la note de service du mouvement intra-départemental 1er degré remonte en première place dans l’ordre du jour vu son importance. La préoccupation du Snalc porte notamment sur les modalités de prise en compte des suppressions de postes (carte scolaire) et de la santé des personnels.

Pour ce qui est de la carte des Centres d’Information et d’Orientation, le Snalc rappelle que l’orientation est aussi importante que la transmission des connaissances et des savoir-faire. Le service de l’orientation de l’Etat doit se doter d’un vrai budget, des moyens matériels et d’attractivité nécessaires pour ces missions, afin de ne pas laisser la place libre à des officines ni à des gourous.

Frédéric Seitz

Membre suppléant du CSA de proximité