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RECONVERSION PLP GA

RECONVERSION PLP GA - SÉANCE DE CONCERTATION AVEC LA DGRH DU 20 JUIN 2019 – PEU D’AVANCÉES CONCRÈTES

Le Snalc a participé au deuxième rendez-vous de suivi du protocole PLP GA, en présence de Madame Vieillard de la DGESCO. Face au peu d’avancées concrètes, il en est sorti beaucoup moins optimiste que certains syndicats également présents et n’a pas manqué de défendre les intérêts matériels et moraux des collègues GA déjà sévèrement malmenés par la calamiteuse création du bac GA.

Pour une communication loyale : appelons enfin un chat un chat !

Rappelons que ce protocole, au-delà de sa phase de collecte des souhaits de reconversion des PLP GA, est, avant tout, un recueil des dispositions réglementaires existantes dans le cadre d’une mobilité de carrière, en principe librement choisie (Cf.QU n°1427 -avril 2019). Ce qui n’est pas le cas ici. Le bilan DGRH, présenté en séance, est clair « À titre d’illustration, sur 19 académies répondantes : les professeurs impactés par une mesure de carte scolaire sont estimés à 104 d’ici 2020, tandis que les départs à la retraite s’élèveraient à 186 enseignants (titulaires et cdi) », on parle bien de mesures de carte scolaire.

Entre le possible réglementairement et le réel, il y a un monde. Le cas de l’académie de Nice rapporté par le Snalc, l’illustre parfaitement. Les personnels GA se sont entendu dire « Les autres filières : vente accueil, commerce, STMG ou professeurs des écoles ne souhaitent pas "accueillir" les collègues de GA ».

Les échanges ont donc surtout mis en lumière l’omnipotence du corps d’inspection. S’il est vrai que le CAPLP dispense de l’obligation de détenir une licence pour demander un détachement dans le corps des professeurs des écoles ou celui des certifiés, rien n’interdit aux inspecteurs de juger les compétences pédagogiques des candidats aux détachements insuffisantes, et de leur conseiller d’obtenir une licence pour les acquérir, avant d’envisager un détachement. De même, la coloration du bac GA n’est pas obligatoire, toutefois, les inspecteurs ont toute liberté pour privilégier la carrière des collègues qui s’engageraient dans cette disposition. Sans pour autant, et malgré les dires de certains, pouvoir leur garantir qu’ils conserveront leur poste par ce biais .Ce n’est qu’une question de formulation (y compris pour le critère de l’âge des candidats à la reconversion) …

Et des moyens financiers dédiés à la hauteur du plan social engagé.

Le Snalc, face à ce cours magistral de procédures, a interrogé la DGRH sur des dispositions concrètes : le congé de formation et le CPF.

La mise en œuvre du congé de formation évoqué lors d’une audience entre le Snalc et la RH de l’académie de Versailles et cité en séance soulève plusieurs remarques. La première est de demander une augmentation de crédits spécifiques pour la reconversion des PLP GA. En effet, à budget constant, les délais d’attente d’obtention sont trop longs pour une reconversion à l’horizon 2022. D’autre part, il n’est pas souhaitable de prioriser les demandes des collègues GA au détriment de tous les autres collègues. Enfin, l’indemnité de congé de formation se limite à 85 % du traitement brut augmenté de l’indemnité de résidence avec un plafond à 2 620 €. Le Snalc s’est étonné que, dans le cadre d’un plan social et d’une reconversion contrainte, les personnels aient à faire un effort financier aussi conséquent. Il a demandé aussi des mesures exceptionnelles pour la mise en œuvre du CPF.

La DGRH s’est engagée à solliciter une augmentation des crédits, dans le cadre de la Loi de Finances 2020. Le Snalc acte positivement cette démarche, tout en regrettant qu’elle n’ait pas encore eu lieu et reste conscient qu’une demande n’est pas une acceptation.

 Des revendications claires.

Pour le prochain rendez-vous fixé en novembre 2019, le Snalc a répété son souhait d’obtenir les cartes des formations de toutes les académies à N+2 et les projections de départs à la retraite car, sans ces informations, il est difficile de prévoir les suppressions de postes et les reconversions réellement envisageables. D’autant plus, que si les suppressions de poste ont été lissées majoritairement par des départs à la retraite pour la rentrée 2019, le mouvement de fermeture des sections GA va s’accélérer pour toucher la cible de réduction de moitié du flux d’élèves, en 2022. De nombreuses académies n’ont pas fait de remontées, et non des moindres : Créteil et Versailles notamment. Cette dernière qui accueille le plus de sections GA envisage une réunion d’information collective avant le 15 juillet 2019 ou au plus tard à la rentrée prochaine. Il est temps…

Le Snalc est ouvert au dialogue social. Il n’adopte pas une posture systématique d’opposition. Mais, Il entend, dans tous les aspects de la Réforme de Voie Professionnelle, jouer son rôle de syndicat des personnels. C’est pourquoi, il ne s’associe pas au concert de louanges de certains qui, dans le dossier de la reconversion contrainte des PLP GA, encensent des mesures qu’ils savent pourtant n’être que de pure forme. Le Snalc revendique des moyens financiers dédiés et une communication loyale pour limiter la souffrance morale de nombreux collègues qui sont dans l’angoisse de l’avenir depuis le communiqué de presse du Ministre, en mai 2018.

 

Valérie LEJEUNE LAMBERT PLP GA